vendredi 31 juillet 2009

paris

Le long des quais de Seine
Je marche. J'erre. J'avance
Les mains en poche.
Paris, je me sens seul
Sous un soleil trop chaud.
Je regarde les bateaux
Et les vélos jouer clochette.

J'ai posé mes pas
Mais le coeur n'y est pas.
Des touristes s'émerveillent,
S'enlacent deux à deux.
Paris, en fantôme déguisé
Tandis que râle encore
Un parisien furieux.

Quand les mouettes rieuses
Se bercent ou se chamaillent,
Paris, une heure passée
Aux vagues des péniches.
Un chemin trop rapide
A pousser une porte
Sur un espace vide.

S. ..

mardi 28 juillet 2009

citation


Il faut aider l'enfant à lire: celui qui semble savoir lire ne doit pas être abandonné trop tôt au tête à tête avec ses livres; celui qui hésite un peu doit être secouru, encouragé...


(Natha Caputo)

Je cherchais une citation pour le plaisir des mots, pour la mettre dans un coin de ma tête et y réfléchir longuement. mais voilà qu'elle se dérobe, que ma vision se trouble et que des mots semblent s'effacer, pour en délivrer un sens caché.

"Il faut aider celui qui semble être abandonné trop tôt, celui qui hésite à être secouru..."

Peut être est ce l à la force des mots que de permettre aux idées des s'émanciper, de grandir, de former de nouvelles idées, de les échanger, de les noter parfois pour ne pas les oublier, un temps.

crépuscule

On a beau savoir le soleil présent au quotidien, il y a des jours qui marquent plus que d'autres.

lundi 27 juillet 2009

jeudi 23 juillet 2009

goutte à goutte

un jet d'eau au milieu d'un parc que l'on remarque à peine. un petit carré qui rafraichit le passant, si celui ci pense encore à passer par ici.
des gouttes d'eau qui s'envolent et retombent avec fantaisie dans la lumière du jour. reflets du ciel, inversion de l'espace à suspendre les sapins par la racine.
des gouttes qui se créent, se déforment et rejoignent le bassin avant un prochain tour de manège.
petites perles d'eau douce échappées d'un collier invisible, pluie de quartz sur le tamis d'un joaillier richissime ou maladresse qui entraine dans sa chute les cristaux pleins d'éclats.
Les bulles d'une limonade, d'une coupe trop pleine.

mardi 21 juillet 2009

il pleut

le vrai miracle n'est pas de marcher sur les eaux ni de voler dans les airs:
il est de marcher sur terre. (Houeï Neng)

lundi 20 juillet 2009

rose


Un été au parfum des roses. Il suffit parfois de se baisser un peu pour se grandir beaucoup, d'offrir une senteur délicate au parfum des jours, d'y encrer sa mémoire sur un bout de papier, pour se souvenir d'un banc, du chant d'un siffleur, d'une brise légère.

Comment s'ancrent nos souvenirs sinon par la chimie de parfums particuliers, d'odeurs reconnaissables aux premiers instants, liées de bonheurs, de peurs ou de sempiternelles attentes. Roses pétales, couleurs uniques malgré la profusion de ce jardin fleuri.

Parfois nous trouvons sans chercher vraiment l'objet qui devient quête, source de vie, force de rêve, élan fou de passions. Parfois encore avec la même facilité se dérobe, s'absente, s'éteint, s'essouffle, ce soupir de vie qui pensait que le ciel suffisait à le porter, assez vaste pour le contenir longtemps, mais impalpable. Ainsi dit le poète, tant que durent les roses, ainsi rêve le passant, tant que parfum s'expose.

A l'ombre d'un pin vert sur la butte qui domine une rivière de toute sa rondeur, je me suis endormi un instant, espérant que par mes rêves tu puisses respirer en sourire, une rose rougie d'un moment amoureux. On ne devrait pas regretter d'avoir été heureux.

dimanche 19 juillet 2009

promenade


ciel changeant, petit vent joueur à pousser les nuages, à balancer les fleurs et soulever les poussières. Je marche dans mes vieilles chaussures qui vont finir par me laisser pieds nus tant le bout est usé. Elles grignottent les graviers gris ternes avant de s'évader sur les sentiers de terre. C'est l'heure du plein soleil entre deux ombres lourdes, le moment des papillons.

samedi 18 juillet 2009

Nuages


Nuages, à guider le soleil

Dans son demi sommeil.

Aux pluies chaudes de l’été,

Les jours prêts aux matines,

Naissent des arcs-en-ciel,

A l’antipode Ether

Transpercé des rayons

D’un divin géomètre.


Feuillage vert intense.

Branches hautes qui se dansent

Dans la masse boursouflée

D’un troupeau se traînant

Tout en gris, tout en blanc.

L’asphalte s’est parfumé de pluies.

Les nuages ont poussé le soleil.

Les ramures roucoulent, immobiles.


S. ..

vendredi 17 juillet 2009

mercredi 15 juillet 2009




"le temps s'en va, le temps s'en va, madame; las! Le temps, non, mais nous nous en allons."

(Pierre de Ronsard)

portrait


Te dire pourquoi je préfère aujourd'hui prendre une personne en photo q'uun animal ou un coucher de soleil me serait bien difficile. Et pourtant j'y ai réfléchi longuement. Mais soyons franc, c'est le congénère qui m'interesse.
Voilà pourquoi j'ai envie de dire "où avons nous mis notre humanité?" Droit à l'image, droit à la publication, droit à prendre un monument en photo... droit qui est en fait devoir, obligation, interdiction. le mot droit a de fait bien changé ce qui nous informe pleinment sur notre société finalement et son évolution. le droit de soi au devoir de tous les autres.
le choix des mots comme pour les publicités, où l'on vous dit "seulement une gellule par jour ou une dose quotidienne" et que je pense avec sourire "obligation d'une dose par jour jusqu'à la fin des temps pour des effets non médicamenteux mais qui font comme si". Quand la croyance surpasse, dépasse et écrase le coeur, alors nous perdons notre humanité.
De même je m'inquiète de voir tous ces photomenteurs qui gomment les antennes, les voitures, les panneaux... pour atteindre un esthetisme pictural qui n'a pas lieu d'être en temps en photographie. et non contents de changer l'écrin de vie, brisent un diamant pour un faux galet peint.
Que pourrions nous dire aujourd'hui des photos du début du siecle si jolies à nos yeux, si on avait enlevé les charettes, les sabots crottés, les pauvres, les sales, les laids...? Voilà une perte de mémoire qui passe par la case écologie sociale, pour ne pas dire eugénisme dont on connait les conséquences ou tout est jetable et où chacun doit paradoxalement se faire une gloire personnelle de son vivant et disparaitre sans trace, brûlé sur sa barque wiking.
Doit on confondre "monde transmis à nos enfants tout beau, tout propre" et "image moralisée sélectionnée, normalisée, tribalisée et limitée dans un souci de jeunisme et de pseudobeauté" où le seul critère est "perte du défaut visuel" autrement dit, ce qui fait justement l'âme d'un lieu, de la personne de l'histoire.
Où sont les êtres humains qui finissent par se sentir laids ou indignes de photos à force de voir des photos (tout en gesticulant derrière les caméras en reportage tv) qui n'en sont plus parce qu'on a tout effacé de la personne pour garder l'essentiel: deux pupilles sur un vague individu qui n'est plus lui même au milieu de nulle part? Le photographe poète a perdu sa ride,son pli de vêtement, sa tâche de café, son voisin qui passe au loin, bedonnant.
Je proteste! ^^ vous êtes beaux et belles. Faut il encore comprendre que chaque photo est une histoire et que si l'histoire est bien racontée, alors la photographie fait sens et le spectateur comprend pour mieux partager. Non, je ne veux pas entendre "c'est une belle photo", mais "c'est un beau moment de vie".
Alors tu commences à comprendre qu'il est essentiel de partager celui là et beaucoup d'autres, qu'il y a de l'humanité en tout et que l'homme, bien qu'il doit être protégé ne doit pas finir comme tabou photographique sous des prétextes falatieux quasireligieux d'une caste de voyants voyeurs bien plus aveugles à visionner un monde qui n'existe pas par facilité.
Nous restons des enfants à refuser la frustration de voir le monde tel qu'il est et à refuser sa beauté pour le changer sans le connaitre, alors qu'on ne sait finalement pas s'adapter à lui et qu'il semble plus facile d'obliger le monde plutot que soi même.
Ouvrir les yeux et s'obliger à apprendre à maitriser l'outil, la lumière, à respecter l'homme, est ce si difficile que cela, si incompatible, si infernal? Un peu de modestie, un peu d'humanité et des photos qui nous ressemblent...


mardi 14 juillet 2009

danse du feu

Amusant de voir les yeux pétiller d'étincelles, comme ces petites gerbes incandescantes qui montent au firmament pour espérer s'ajouter aux étoiles. Amusant de voir les enfants tourner autour du feu comme une danse primitive à jeter une brindille, un fruit, accrocher une tartine de pain au bout d'un bout de bois et d'en savourer avec plaisir et delectation, la douce chaleur à fondre en bouche. Feu de passion, feu de vie, brasier improvisé pour répéter sans cesse l'histoire naïve d'une humanité dans son petit moment de bonheur.

lundi 13 juillet 2009

opération réussie


à la prochaine les gamins qui poussent plus vite et plus haut que moi ^^

vendredi 10 juillet 2009

Couffé


En pleine vacances scolaires les neveux remplissent les jours comme ils peuvent. Alors essayons de donner aux enfants quelques heureux souvenirs pour implanter en eux, qui sait, des passions futures, des envies de balades à la campagne, de montage de toiles de tente, de dialogue, de partage tout simplement. Peut-être que l'imaginaire local, que la fantaisie des lieux autant que leur chaleur leur seront agréable.

jeudi 9 juillet 2009

bon anniversaire bonhomme

Je sais, j'ai un peu d'avance. Mais je pensais à toi parmis tant de choses que toutes ces choses n'avaient soudain plus aucune importance.
Alors petit homme, toi qui grandit sans que je le vois vraiment, j'espère que tu sais trouver l'équilibre entre l'enfance à préserver et l'adulte à devenir. J'aurais aimé t'aider en cela, mais malgré un anglais limité de part et d'autre, je me souviens ta patience autant que tes yeux ronds.
Que t'ai je donné? Le sait-on un jour ce qu'on donne aux enfants, ce qu'on transmet par notre façon d'être, par nos attitudes, nos paroles, notre cuisine ratée, les moments uniques d'une vie qui continue lentement mais inexorablement. Que reste-t-il dans l'enfant de tout ce que l'on est quand il devient peu à peu, pas à pas, avec la force qui est la sienne et les faiblesses qui sont les notres, un monsieur.
Bon anniversaire à toi. Que ce passage symbolique d'un numéro à un autre, soit le témoin de ton ascension à l'abre de vie. Que tu puises amour et sagesse dans la fontaine de jouvence pour une prospérité future utile. J'espère que tu seras généreux et que tu sauras quand il est nécessaire d'aller vers l'autre, que tu seras de ces êtres qui tendent la main pour rapprocher du coeur et révéler en chacun leur beauté et leur richesse.
je voulais te dire tout cela aujourd'hui. I wish, I hope, I believe... quels mots conviendraient le mieux pour te dire simplement tous mes souhaits pour les moments à venir, les rêves créés, les attentes espérées, les projets à réaliser. peu importe, vas au delà des mots.
D'ici là, que le moment présent soit fête et rire, joie partagée et rempli de tout ce que tu souhaites sans que je puisse vraiment l'imaginer. L'important étant de sourire au présent pour toi et pour les tiens. Sans doute est ce là le plus beau cadeau que tu puisses leur faire.
Alors à bientôt, fils, à bientôt bonhomme, si possible.

mercredi 8 juillet 2009

avoir Eté

je suis parti dans les chemins creux marcher un peu, juste un peu, pour oublier les coups du sort et les plaisanteries du destin. dure journée sur laquelle il faut passer pour avancer, pour rester debout, pour se dire qu'on est plus fort que cela et que l'on continue d'y croire. Après tout ce qui est manqué peut être un appel à réessayer et réussir.
Je suis en repérage. je me dis qu'une banque d'images m'aidera pour les projets futurs, pour avoir sous la main le nécessaire, pour garder en mémoire ce monde qui change, ces gens qui vieillissent autant que moi, ces lieux qui muent peu à peu.
Alors entre deux averses je cueille à ma façon la marguerite. je me dis qu'il y a suffisamment de couleurs ici pour y revenir un jour, pour avoir une ambiance champêtre, vallonnée, variée. Qu'en quelques mètres on peut passer de la montagne à la forêt, à la mer, aux marais, aux champs... et entre tout cela, des marguerites nombreuses, envahissant tout un fossé, profitant d'un talus, d'une pente douce qui finit en chemin caillouteux et où commence finalement l'infini d'un imaginaire.
Voilà, pour toi, l'image d'une marguerite aux heures chaudes du soleil.

mardi 7 juillet 2009

matin

Aux premières heures chaudes de la journée, les roucoulements se font plus intenses. Lissage de plumes, premiers bonds de branches en branches, premiers envols aussi.
Passer de la fenêtre ouverte à l'escalier résonnant en mon écho, des marches à la porte métallique lourde à pousser dont la peinture s'écaille peu à peu, et de l'entrée vieillie au chemin goudronné, bosselé de racines invisibles pour passer sous les branches basses chargées de pigeons, de pommes de pin et d'aiguilles résineuses.
Rituel quotidien au levé du jour tandis que gambade le chien en zigzag infinis. Sempé a bien raison, c'est le chien qui sort le maître bien souvent, en sont témoins les pigeons du matin.

samedi 4 juillet 2009

la pluie


Un peu de fraicheur fait du bien.
Bon dimanche...

vendredi 3 juillet 2009

chevaux


Une journée difficile, mais tu vois, j'ai essayé d'être fort. Ce qui ne m'a pas empêché d'aller faire un petit tour en solitaire le long de la Loire pour me poser un peu. Je suis allé prendre un bain de vent, sentir la chaleur sur mon coup et les embruns sur ma peau. Ca fait du bien parfois de retrouver un petit coin au calme, tout de vert vêtu et galopant de vagues.
Galop disais-je? Ceux là n'étaient pas franchement près pour une course. le ventre rempli d'herbes grasses, les sabots entre deux mondes, ils profitaient de cette journée estivale. Je les enviais à ma façon. J'ai repris la route du canal, bosselée à souhait pour éviter l'empressement d'un retour incontrôlé et suffisamment dangereux pour croiser deux véhicules. pas grave! Je n'étais pas pressé.

Bien triste quand j'y pense mais ne pouvant rien y faire, j'évite d'ajouter trop de pensées inutiles ou de me laisser emporter dans des chemins sans issue.
Un an à peine, même pas, qu'il est opéré et ré-opéré et encore opéré. Tout cela pour rien. Même résultat qu'avant cela. Peut-être même pire. Difficile à encaisser d'un coup. Demain de nouveau le médecin, les analyses et les effets pervers plus efficaces que ceux escomptés.
Allez! Continuons puisqu'il le faut. Essayons d'être fort et offrons un sourire à ce visage vieilli si vite. Je pourrais toujours revenir ici un peu plus tard. J'espère pas trop tôt, voilà tout.